«Pourtant je crois qu’il y a – et ceci dans toute société - des utopies qui ont un lieu précis et réel, un lieu qu’on peut situer sur une carte ; des utopies qui ont un temps déterminé, un temps qu’on peut fixer et mesurer selon le calendrier de tous les jours. »
Michel Foucault in Les Hétérotopies 


Au cœur de Bruxelles, vendredi 17h, c’est l’Afterwork. Dans ce petit café au rideau tiré, d’apparence très ordinaire, se joue un rituel hebdomadaire qui réunit - après la semaine de labeur et avant le retour au chez-soi - des hommes autour de la symbolique d’une femme qui se dénude. Nudité féminine qui suggère le désir sexuel mais devient le lieu de l’expression d’un besoin d’affection où l’on répète la comédie du rapport entre homme et femme, sexualité théâtrale qui se joue dans le fantasme d’une jouissance inassouvie. Dans l’évanescence de ce moment d’intimité plane le spectre d’histoires de vies qui se croisent dans les limites figées d’un scenario qui interroge le sexe dès lors qu’il n’est pas acte.